Remboursement des thérapies

Principes de remboursement des thérapies de psychologie en Haute Garonne

A la suite d’un essai expérimental, le remboursement des thérapies est adopté à raison de huit séances par an. Ce remboursement sur prescription est mis en place en France depuis le mois d’avril 2022. Ceux qui souhaitent bénéficier de ce dispositif doivent bien entendu commencer par en parler à leur médecin référent.

La liste des psychologues intégrés au dispositif se trouve à cette adresse.

Un certain nombre de séances était jusqu’a présent remboursé par les mutelles, sans passer par le dispositif de prescription. De même, il semble que des bilans cognitifs pour enfants soient parfois pris en charge par les mutuelles, mais un désengagement de ces dernières peut être redouté.

Il existe également de nombreuses associations et institutions que les usagers peuvent consulter gratuitement.

La prescription médicale, une question éthique dans le remboursement des thérapies

Selon le SNP, il y aurait au mois de janvier 2023 seulement 7% des psychologues libéraux inscrit sur le dispositif : Visuel MonParcoursPsy.

Nous pouvons donc dire que l’ensemble de la profession considère cette paramédicalisation comme injuste et surtout inadpatée pour le public.

Il en est de même pour le syndicat National des Psychologues qui recommande aux professionnels de boycotter le remboursement des thérapies.

Outre la question du montant remboursé et du nombre de séance, c’est surtout à mon avis la nécessité d’une prescription médicale qui est problématique, car elle pourrait considérablement changer la pratique.

Par exemple, cela reviendrait-il à adopter un double discours (et une double pratique), selon que la personne consulte par son unique volonté, ou sur les conseils (pourquoi pas obligation) du médecin prescripteur ?

Les conditions d’une thérapie adaptée

Proposer des thérapies à un moindre cout, élargir à un public disposant de moyens limités sont des préocupations importantes. Je considère néanmoins à ce jour que le dispositif de l’ARS n’est pas adapté et qu’il suscite beaucoup trop d’incertitudes.

J’ai travaillé pendant plusieurs années en CMPP et hôpital de jour. La prise en charge institutionnelle de la souffrance psychique est indipensable et devrait encore être fortement déployée.

J’ai choisi de travailler exclusivement en libéral, car le statut de la fonction hospitalière ne me permettait pas d’exercer dans des conditions satisfaisantes.

Ce choix représente un sacrifice de carrière et financier pour la plupart des thérapeutes, mais largement supplanté par mon ambition professionnelle de réussite et d’échanges intersubjectifs. Il serait regrettable que le « petit coup de pouce » du gouvernement, sous le terme trompeur de remboursement des thérapies vienne réduire les différences entre pratiques institutionnelles et libérales.

Voici un extrait du Hors-série n°1 guide pratique du syndicat national des psychologues paru en 2017. Il semble tout indiqué pour décrire la situation actuelle. J’invite les professionnels ou utilisateurs du parcourspsy à laisser un commentaire, s’ils ne sont pas d’accord et souhaitent partager leur expérience.

Quelles « prestations intellectuelles, techniques ou de soin » (pour reprendre les termes de la défintion officielle des professions libérales) offre le psychologue en libéral contre rétribution financière ?

  • s’agit-il de la vente d’un acte clairement identifié comme une piqure, une prise de sang, un pansement, une opération de l’appendicite ? Non, car il est difficile sinon impossible que le psychologue s’engage sur une intervention aboutissant à un résultat observable pour un montant fixé à l’avance. Même si dans certains cas, comme par exemple des phobies ou des traumatismes clairement identifiés, il puisse être proposé des thérapies courtes de N séances.

  • s’agit-il d’un acte s’apparentant à la kinésithérapie, à la médecine généraliste ou psychiatrique ? Non car les professionnels correspondants agissent essentiellement chimiquement sur le corps malade ou le corps abimé. La médecine et la kinésithérapie sont du côté des sciences dures, dites aussi sciences exactes.

Alors pour quelle prestation notre client/patient va-t-il débourser des sommes non négligeables et peu ou pas remboursée ? On peut poser l’hypothèse qu’il vient acheter une intervention originale qui s’inscrit dans une relation à deux ou à plusieurs ; originale parce que cette relation est faite d’empathie, d’écoute bienveillante, de non-jugement, de confidentialité.. et qu’elle ne ressemble à aucune relation habituelle entre deux ou plusieurs êtres humains. Il n’y a pas d’enjeu de pourvoir, il n’y a pas de relation fusionnelle ou détachée. Le psychologue est dans l’écoute et à la juste distance pour permettre au consultant de s’approprier l’espace qui lui est proposé.

Le psychologue peut alors se revendiquer comme un professionnel de la relation intersubjective.