La psychologie fait partie des sciences humaines. À ce titre, elle valorise une démarche hypothético-déductive. En conséquence, le thérapeute que vous consultez peut vous proposer de passer un test.
De nombreuses personnes ignorent l’utilité d’un test en psychologie. Il arrive d’ailleurs souvent qu’il soit détourné de sa fonction thérapeutique initiale.
Comme il serait fastidieux d’énumérer l’ensemble des protocoles utilisés, je vous propose sur cette page de comprendre le principe et la finalité de l’évaluation en psychologie.
La démarche du test et la recherche scientifique
De façon schématique, le test psychologique est un outil pour confirmer ou infirmer un postulat.
- Un entretien permet d’établir une hypothèse de départ. Elle prend par exemple la forme : » l’individu X rencontre des difficultés pour réaliser un calcul mental ».
- Les premiers résultats permettent un questionnement plus précis. Par exemple : « la mémoire de travail est affectée lorsque X traite des données spatiales ».
- Les déductions successives aboutissent au diagnostic et au plan d’action.
Pour résumer, un test fournit de précieuses informations sur le fonctionnement psychique d’une personne, en train de faire quelque chose…
Les protocoles de passation prennent des formes distinctes :
- Par exemple, des problèmes à résoudre.
- Des questionnaires, certains sont parfois très longs…
- Plus abstrait, des images où il est question d’imaginer, de se projeter.
- Et pourquoi pas, une mise-en situation dans la vie de tous les jours.
Les calculs psychométriques des tests reposent sur trois étapes :
- Les notes brutes de l’examen clinique (le test) sont converties en scores standards (cf. loi normale). Chaque performance est définie par sa moyenne et un écart type.
- Les réponses sont comparées à celles d’individus qui partagent une ou plusieurs caractéristiques identiques. Par exemple, des enfants d’âge similaire, ou qui présentent les mêmes symptômes.
- Un algorithme statistique détermine si les différences sont significatives, ou si au contraire la variation ne doit pas être interprétée.
Courbe de Gaus (loi normale) pour l’interprétation du QIT
Des applications pratiques très concrètes…
En définitive, qu’ils soient projectifs ou cognitifs, le psychologue utilise un test pour apporter une réponse précise à un problème complexe.
Les résultats fournissent des éléments pour étayer une hypothèse de travail : ce peut être un diagnostic médical, une remédiation, l’efficacité d’un traitement.
En aucune façon, un test ne permet de classer les individus, de pointer leurs éventuelles faiblesses. De plus, cette évaluation ne doit pas écarter la part subjective, souvent non quantifiable de la rencontre thérapeutique.
» L’intelligence, ce n’est pas seulement ce que mesurent les tests, c’est aussi ce qui leur échappe », Edgar Morin
Voici l’exemple concret d’un WISC-V. Ce test (page descriptive) évalue les forces et faiblesses cognitives des enfants de 6 à 16 ans. Dans ce cas, un jeune garçon de 7 ans présente les symptômes caractéristiques du trouble de l’attention (TDAH).
Il est important de distinguer le bilan de psychologue, orienté par une recherche d’informations et le diagnostic médical établi par un psychiatre.
Mesurer un écart entre ce qui est observé et ce qui est attendu à un âge donné permet toutefois d’anticiper une évolution.
Par exemple, on parle de « trouble » lorsque les performances diffèrent au moins de deux écarts types, par rapport au groupe contrôle. Dans le cas contraire, il s’agit plutôt d’un déficit.
Mais le test s’inscrit toujours dans un protocole de soin spécifique
Une démarche d’investigation nécessite plusieurs séances. L’examinateur compile les différents résultats afin d’établir un profil psychologique.
Je précise cependant que cette « radiographie » s’applique à un moment déterminé (le stade de développement) et à un contexte particulier (la situation thérapeutique).